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septembre 10th, 2018

AINSI NAIT VOX…


Au Château de Nages, nous savions bien que la culture de la vigne était une histoire ancienne. Quelle surprise lorsqu’elle s’est révélée devant nos yeux !

Il y a quelques années, lorsque des travaux de construction sur le domaine ont requis des fouilles archéologiques, les recherches de l’INRAP ont montré que certaines de nos parcelles se trouvaient sur un site d’activité viticole datant de l’époque antique. Penser que nous faisons le même métier – et au même endroit – que ceux qui nous ont précédés il y a deux millénaires donne un sens à notre œuvre, dépassant la tradition, empiétant tout juste sur le sacré. Plus concrètement, elle valide la pertinence de notre terroir.

Quant aux fouilles elles-mêmes, elles ont mis en évidence des formes géométriques ressemblant au croquis d’une échelle (figure ci-dessous). Dessiné par des lignes grises au sein d’un sol de couleur rouge/brun, les archéologues nous ont appris que la couleur grise provient de la décomposition de matière organique : ils confirment qu’il s’agit de restes de vignobles établis durant la période romaine.

D’autres sources nous permettent de confirmer ce constat. Columelle, écrivain andalou du premier siècle ap. J.-C., par exemple. L’auteur romain a réalisé d’importants traités sur l’agriculture de son époque et a largement documenté la manière dont les vignobles étaient établis dans l’Empire Romain.

Nos ancêtres constituaient des fosses, où la terre était remuée sur 90cm de profondeur et où ils plantaient les ceps de vigne. Plus tard, en utilisant la technique du « marcottage » (voir figure ci-dessous), ils tiraient un sarment de chaque souche qu’ils enterraient dans un axe perpendiculaire pour établir à l’autre extrémité de la fosse un scion allant donner un autre pied (d’où la silhouette d’échelle).

Cette technique permettait aux jeunes plants de bien s’installer puis de doubler la densité de plantation lorsque les plants initiaux étaient devenus assez forts. Cette approche astucieuse optimisait la qualité de la plantation et réduisait les coûts d’installation du vignoble. Depuis l’arrivée du phylloxéra, elle n’est malheureusement plus réalisable.

A l’époque romaine, les vins du Rhône étaient très prisés. Ils s’exportaient aux quatre coins de l’empire, comme en attestent les restes d’amphores provenant du site des Tourelles, aussi en Costières de Nîmes, retrouvés en Italie et dans les provinces rhénanes.

On dit toujours que les grands terroirs ne meurent jamais. Cette découverte nous a donné envie de produire un grand vin sur ce terroir historique. Il est sans doute très différent de ceux que produisaient les Romains. Mais la voix de son terroir reste la même ; c’est elle que nous voulons partager aujourd’hui.

Ainsi naît VOX.

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