En été, quand on rentre tard le soir, nous sommes accueillis par des œdicnèmes criards qui nichent dans notre oliveraie à côté des vignes de mourvèdre. Avec leurs hautes pattes fines, leur tête disproportionnée et leurs énormes yeux jaunes reptiliens, ils ne ressemblent à aucun autre oiseau. Les seuls échassiers terrestres d’Europe, ils sont nocturnes (donc les yeux jaunes) et se nourrissent d’insectes et de petits reptiles. Pendant la journée il est difficile de les repérer parce qu’ils dorment dans leurs nids, au sol sur la garrigue, et leur plumage est un camouflage parfait.
Les oiseaux sont monogames et les œufs sont pondus à partir de fin avril jusqu’à fin août. Un couple peut produire quatre pontes de deux œufs. Les deux parents s’occupent de leurs jeunes qui, une fois grands, retournent près de l’endroit où ils sont nés. Ainsi au fil des ans, nous avons vu notre colonie d’œdicnèmes criards prospérer, et nous en rencontrons de plus en plus autour de notre maison et dans notre vignoble.
Mais ce qui me marque le plus c’est la chanson de ces oiseaux qui résonne en début de soirée. Leurs appels sont envoûtants peuvent se prolonger de façon intermittente toute la nuit. Quand je pense à notre paysage, le cri de l’œdicnème criard fait écho dans mon esprit, évoquant le sensation du mistral sur la peau, la lumière de la pleine lune se reflétant sur la terre, et les odeurs de nos cailloux dorés, des chênes verts, de thym et de romarin.
Je sais que ce n’est pas la meilleure photo. Mais vous aurez une idée de ce à quoi ces oiseaux ressemblent. Et pour votre plaisir, j’ai inclus dans ce message un extrait de leur chanson
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