octobre 2nd, 2023

Prairie nourricière

Pour mener à bien l’agriculture régénérative, 20% de nos terres sont en jachère (c’est-à-dire non cultivée) pour permettre le repos du sol entre deux cultures. Mais notre prairie fleurie n’est pas une jachère comme les autres. Ici, le sol ne se repose pas car une culture de couverture est maintenue avec des racines vivantes. Au cours des 5 à 7 prochaines années, voire plus, nos jachères font office de prairies fleuries pour nourrir et préserver le sol et servir de garde-manger aux pollinisateurs.

Les prairies fleuries apportent plusieurs impacts positifs:

• Elles jouent un rôle dans la régulation du climat en maintenant le carbone atmosphérique dans le sol grâce à la photosynthèse des plantes. En plus, la démarche d’enrichir les sols en carbone et en matière organique contribue directement à la pérennité de la ferme et de son territoire.
• Elles améliorent la qualité de nos sols de plusieurs façons. Les systèmes racinaires profonds des plantes de prairie contribuent à décompacter le sol, à améliorer sa structure et à augmenter la matière organique du sol. Cela, à son tour, améliore l’infiltration de l’eau, réduit l’érosion et renforce le cycle des nutriments dans le sol.
• Les prairies améliorent considérablement la gestion de l’eau. Elles diminuent l’intensité des crues et des inondations en jouant le rôle d’éponge lors d’épisodes pluvieux et en la fournissant aux plantes en période de sécheresse. Elles piègent également les polluants et alimentent les eaux de surface et les nappes souterraines avec une eau de qualité.
• En cultivant les prairies, on cultive la richesse de nos habitats naturels. Des prairies riches en espèces végétales offrent un abri, de la nourriture et des zones de reproduction pour une grande diversité d’espèces. Cette biodiversité locale inclue des pollinisateurs et d’autres auxiliaires susceptibles de défendre nos cultures contre des ravageurs. Cela permet de réduire l’utilisation de pesticides.

Notre objectif est d’augmenter le taux de matière organique de 2% (en passant de 1% à 3%). Cela représente 165 tonnes de carbone stockées par hectare, soit un équivalent de 1155 tonnes de CO2 pour cette parcelle de 7 hectares. Cela équivaut à plus de 260 allers-retours Paris-New York.

LE SAVIEZ-VOUS ?

La France a reconnu l’importance de l’augmentation du taux de matière organique dans les sols. Avec l’initiative « 4 pour 1000 », elle a appelé tous les pays à augmenter le carbone du sol de 0,4% chaque année. Si chaque nation atteignait cet objectif, nous pourrions stocker jusqu’à 75% des émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre dans les sols, ce qui équivaut à un réel changement pour la santé future de notre planète.